Contrairement à nos habitudes en France, en Suède le déjeuner de midi consiste très souvent en un snack type Smörgåsbord, qui permet aux Suédois de consacrer moins d’une heure à cette pause (on est plus proche de la demi-heure à vrai dire, disons 45 minutes les jours fastes…) et de quitter le travail à 15h. Cela les met ainsi en phase avec les horaires de fin d’école/collège/lycée des enfants.

Jérémy et moi avons l’impression que cet aménagement du temps scolaire et du temps de travail est pour beaucoup dans le rythme serein que nous percevons ici. Nous ne les sentons jamais ni pressés, ni stressés ; et nous n’avons jamais l’impression qu’ils courent après le temps.


Le repas familial de la journée est le dîner, un trompeur ‘middag’ qui contrairement aux apparences, ne signifie pas du tout ‘midi’ ! C’est là que se mange un repas chaud, souvent bien avant 18h. Ainsi, si vous êtes invités à dîner chez des Norvégiens, sachez qu’ils vous attendent pour 17h30, et que vers 20h ou 20h30, il sera de bon ton de prendre congé. C’est là que réside toute la subtilité d’une invitation chez des Scandinaves : réussir à doser parfaitement sa consommation d’alcool pour être en état de conduire à 20h30.

En effet, le taux d’alcoolémie autorisé étant de 0,2g, si vous vous loupez, vous prenez le risque de passer pour des sangsues en vous imposant chez vos hôtes au-delà du fatidique 20h30 !

Le Smörgasbord, que l’on peut le traduire par ‘table des sandwiches’, consiste en une sorte de buffet dans lequel sont rassemblés différentes sortes de pain, du beurre (‘smör’) différentes pièces de salaisons (salami, saucisse mélangée fumée, jambon), du poisson (plusieurs versions de harengs marinés, et de saumon s’il s’agit d’un buffet festif), du fromage que l’on coupera en très fines lamelles avec le osthyvel (la 'trancheuse à fromage’) et des tomates ou des concombres.

Chaque convive se fait son sandwich à sa guise, en empilant ce que bon lui semble. Je me souviens avoir contemplé avec beaucoup de scepticisme et d’incrédulité les tartines que se faisait Erik, le plus jeune fils de ma famille d’accueil suédoise : il réussissait toujours à empiler des ingrédients par-dessus des tomates cerises !! J’avoue n’avoir jamais réussi à réitérer ce miracle physique, qui me fait encore aujourd’hui penser à cette magnifique réplique de Kevin Costner dans JFK : 


  • ‘En physique théorique, on peut réussir à prouver qu’un éléphant peut rester suspendu au-dessus d'une falaise, la queue accrochée à une pâquerette’.