En face de Gesunda, au milieu du lac Siljan, se trouve le petit hameau de Sollerön, paisiblement niché sur l’île du même nom (et accusant au passage une chute de température de facilement trois degrés, l'île étant quasiment prise dans les glaces...).

Sollerön est relié au continent par deux ponts, et c’est impressionnant de traverser cette vaste étendue blanche que représente le lac gelé.

Lieu de villégiature apprécié pour son calme et ses petites plages sur le lac, l'île de Sollerön est réputée pour la construction de 'bateaux d'église', dont la forme rappelle les bateaux vikings. Ces embarcations à rames servaient autrefois à emmener les paroissiens à l'église. Aujourd'hui, des courses sont organisées l'été sur le lac Siljan.


Ce ne sont pas les bateaux qui nous amènent à Sollerön aujourd’hui, mais les Vikings. En effet, depuis les années 1920, date à laquelle on y fit plusieurs découvertes majeures, l’île est un site archéologique suffisamment important pour qu’il y ait été créé un sentier qui chemine le long des vestiges (enfin, des tas de neige, quoi...) et des reconstitutions aménagées.


Entre 50 et 140 tombes ont été découvertes à Sollerön, datant de la fin de l’ère viking (950-1050). Si vous avez déjà vu une tombe viking (un tas...), vous comprendrez qu’il n’est pas toujours aisé de dire s’il s’agit d’une tombe, ou d’un simple amoncèlement de pierres par le paysan qui a travaillé son champ anormalement rocailleux : concrètement, aujourd’hui, une tombe viking n’est ni plus ni moins qu’un tas, recouvert d’herbe aux beaux jours, recouvert de neige en hiver, mais qui reste inéluctablement un tas…


Ce sont des fouilles plus poussées qui ont permis de clairement identifier les tombes, grâce aux objets qui y furent découverts. Ces objets ont aussi fourni de précieuses informations sur les habitants de cette époque, et sur la vie qu’ils y menaient. Des épées finement sculptées, trouvées dans deux sépultures, indiquent qu’il y avait au moins deux hommes riches dans ce village. 


Les enfants ont été moins intéressés par la vie des Vikings (enfin, par les tas de neige, quoi…) que par la petite chèvre que nous avons croisée, que sa propriétaire motivait à avancer avec une branche bien verte qui semblait tout à fait au goût de la bestiole.

J’ai échangé quelques mots avec la propriétaire, que les enfants n’ont pas compris. Lorsque j’ai expliqué que j’avais demandé à quoi lui servait sa chèvre, et que la propriétaire m’avait répondu ‘pour la viande et le lait’, ils se sont offusqués, poussant des cris d’orfraie et invoquant je ne sais quelle organisation contre la maltraitance animale.


Finalement, ils ne sont pas prêts du tout pour en apprendre davantage sur les coutumes des Vikings !…